Avec toutes mes sympathies d’Olivia de Lamberterie
Stock 2018, 254 pages
« Le désespoir peut me tomber dessus, mais la félicité aussi, même si la mélancolie continue de défigurer la réalité. Le verre à moitié plein ? Souvent, je ne vois même pas le verre. »
Dysthimie. Dans la famille d’Olivia de Lamberterie, ce « trouble de l’humeur » (littéralement) a sévi; plusieurs personnes se sont donné la mort. Lorsque son petit frère, Alexandre, un homme brillant et très charismatique se suicide en 2015 à Montréal, elle est anéantie. « Je veux que sa mort me donne de la hauteur, pour qu’il n’ait pas souffert pour rien. » Ce livre est le récit de ces jours terribles, avant-pendant-après, et maintenant. Cri d’amour d’une grande soeur issue de la même éducation, à particule, seizième arrondissement, mais qui s’est toujours considérée comme la naine boulotte de la famille (une famille dans laquelle on demande, à propos des nouvelles personnes qu’on rencontre, combien ils pèsent (?!), et qui a brisé plusieurs fois la route toute tracée (premier enfant à vingt ans, pas mariée, avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle). Un petit peu à la manière d’Alix de Saint-André (que j’aime tant) qu’elle évoque d’ailleurs joliment, elle mêle à sa douleur quelques considérations plus élargies sans oublier une distance mâtinée d’humour, une sorte de politesse – y compris quand elle s’énerve. Car elle a parfois des emportements un peu sortis de nulle part, des « je vomis les gens qui », une colère qui prend le dessus. Il n’empêche que sa détresse est perceptible et communicative, et on referme ces pages avec émotion.
31 août 2018 at 16:41
Jolie chronique, mais je le vois partout sur Instagram jusqu’à la nausée, et du coup je fais un rejet !
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31 août 2018 at 17:22
Hé oui, c’est le risque 🙂
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31 août 2018 at 18:17
Je sais que le contexte est très différent, mais ton entrée en matière me renvoie au formidable livre que tu m’as fait découvrir et que je viens de relire, « Sauve qui peut la vie », de Nicole Lapierre, avec son incipit : « Dans ma famille on se tuait de mère en fille. » Je viens par ailleurs de commencer « Vie de ma voisine », de Geneviève Brisac, qui est sorti en poche.
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31 août 2018 at 18:56
Quel livre formidable « Sauve qui peut la vie », je l’avais oublié, tiens. Oui c’est très différent ici (mais sympathique). Pas lu « Vie de ma voisine », tu me diras ?
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2 septembre 2018 at 17:23
C’est mon premier craquage de cette rentrée littéraire, le sujet me touche énormément.
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