My Absolute Darling de Gabriel Tallent
Gallmeister 2018, 454 pages
Traduit de l’américain par Laura Derajinski
Sacrée enfance que celle de Julia Alveston. Une cabane au fond des bois, déjà pas banal, mais surtout un père totalement ravagé – et on n’imagine pas à quel point. Elle s’adresse à elle-même comme Turtle, son père l’appelle Croquette – les deux emploient également indifféremment « connasse ». Tous les matins, après avoir gobé des oeufs crus et lancé une bière à son père, Turtle lui dit qu’il n’est pas obligé de l’accompagner jusqu’à l’arrêt du bus scolaire. Il dit qu’il sait. Puis l’y accompagne. Et Turtle entame sa journée au lycée. Elle a quatorze ans, l’âge où la puberté s’en mêle. Son père n’a pas l’intention de regarder les choses changer. Turtle, elle, n’a aucune idée de qui elle est, au fond. Adolescente étrange et asociale (on le serait à moins), elle rencontre Jacob, un esprit brillant et détaché… Un premier roman dérangeant au possible qu’on n’envisage pas un seul instant de lâcher et pourtant, quelle souffrance. Il y a plusieurs scènes d’une douleur tellement suffocante que j’en ai eu la nausée (physique). On n’en revient pas de la succession d’horreurs qui s’accumulent, c’est excessif, de toute évidence, mais pire, c’est crédible. On ne peut pas laisser Turtle subir sa vie toute seule, sans nous, alors on l’accompagne page après page, comme sous un sortilège. La plume est envoûtante, tout en rupture de rythme. En confidence, on est très soulagé quand ça s’arrête, quand même. On vient de lire un texte qui ne ressemble à aucun autre. Ouf, quel morceau !
1 mars 2018 at 06:20
Étrange… Je n’arrive pas à déterminer si ça me fait envie… Je le note avec réserve.
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1 mars 2018 at 06:25
Je suis moi-même très partagée après lecture 🙂 C’est un texte fort, pétri de qualités mais aussi très éprouvant. Pas pour tout le monde, c’est sûr !
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1 mars 2018 at 08:23
Je termine mon livre en cours, et je le commence…
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1 mars 2018 at 09:01
J’ai hâte de lire ton futur avis 🙂
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1 mars 2018 at 10:13
Éprouvant et dérangeant, ce n’est rien de le dire. Mais aussi, un beau personnage, tenace et volontaire, et une lueur d’espoir…
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1 mars 2018 at 10:30
Un très beau personnage, oui, qui est la seule et unique raison d’endurer l’horreur du truc. La lueur d’espoir, heu, il faut vraiment vouloir la voir, parce que bon…
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1 mars 2018 at 11:08
Sans en dévoiler trop, l’auteur laisse quand même envisager une fin heureuse pour Turtle, non ? (n’hésite pas à effacer mon commentaire si tu trouves que je spoile)
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2 mars 2018 at 06:33
Elle s’en sort, d’une certaine manière, oui, mais il laisse aussi clairement voir que rien n’est gagné, que ça va être trrrrrrès compliqué – potentiellement foutu aussi, non ? Tu crois à une résilience possible après ce qu’elle a vécu ?
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28 mars 2018 at 15:02
Moi qui ne suis pas de nature foncièrement optimiste (c’est un euphémisme), j’ai refermé le roman en pensant sincèrement que Turtle a en elle la force et la volonté nécessaires pour s’en sortir. Alors effectivement, ça sera difficile, parce que sa nature et son passé l’obligeront à vivre un peu à la marge (sans pour autant l’isoler), mais par rapport à ce à quoi elle était destinée… (et ne me dis pas qu’avec l’âge je deviens fleur bleue 😉 )
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28 mars 2018 at 15:12
Ah oui, effectivement, vu comme ça c’est sûr, elle s’en sort mieux que ce vers quoi elle se dirigeait 😉
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2 mars 2018 at 22:20
Ouf, ça semble très très dur. Mais je pense que c’est le genre de roman qui peut me plaire. Bon, « plaire » n’est peut-être pas le bon mot… m’interpeler plutôt.
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3 mars 2018 at 07:13
C’est dur à dire… Tente !
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5 mars 2018 at 13:17
Il est sur ma PAL mais j’hésite – les critiques sont soit dithyrambiques, soit désastreuses. Et j’ai malheureusement été un peu spoilée….
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5 mars 2018 at 14:08
Le spoilage n’a pas grande importance, c’est la manière de le raconter qui passe ou qui casse 🙂
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20 mars 2018 at 18:01
Brr je l’ai noté avec hésitation, et ta note me fait déjà froid dans le dos.
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17 juillet 2018 at 15:56
J’aime la fin ouverte et, comme Autist Reding, je pense qu’elle a suffisamment de ressources physiques et psychologiques pour s’en sortir.
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18 juillet 2018 at 11:35
Je suis plus pessimiste que vous alors 🙂
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