Tea-Bag d’Henning Mankell
Points & Seuil 2007, 343 pages
Traduit du suédois par Anna Gibson
« Mais n’oublie pas : tu vis sur une planète parcourue par de grandes vagues de gens en fuite, qui viennent des mondes pauvres et qui ne sont les bienvenus nulle part. »
Jesper Humlin est un poète connu en Suède, pas assez à son goût évidemment. Auteur régulier de recueils qui se vendent à mille exemplaires, il est complètement auto-centré et ne cesse de craindre que son entourage ne se mette à écrire, et soit plus doué que lui. Par un concours de circonstances, il croise la route de trois réfugiées et se voit embarqué dans une sorte d’atelier d’écriture. Sa première réaction est de chercher à se défiler, mais Tea-Bag, Leïla et Tania vont lui ouvrir les yeux…
Ecrit en 2001, ce roman fait mal quand on constate que loin de s’être améliorée, la situation des réfugiés s’est aggravée un peu partout dans le monde durant les seize années écoulées. Les récits distillés (de main de maître !) tout au long du roman sont édifiants, parfois bouleversants, admirablement servis par un style coloré et d’une grande sobriété, et grandement mis en valeur par l’angle adopté par Mankell : son anti-héros a tout du Pickwick de Dickens, et notamment un fort côté ridicule. La mise en balance de sa vie ultra privilégiée (et néanmoins compliquée) et du drame de celles des trois jeunes filles qu’il côtoie permet au lecteur de s’identifier sans ressentir d’effet de leçon de morale, et on rit même beaucoup devant l’inventivité des dialogues et des péripéties. C’est pourtant bien remués que l’on termine le roman.
30 novembre 2017 at 06:27
Nous avons vécu une rupture difficile Henning et moi mais on pourrait peut-être rester amis 😁
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30 novembre 2017 at 07:05
Il faut expliquer un tel commentaire 🙂 Qu’est-ce que c’est que cette rupture ?
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30 novembre 2017 at 06:56
J’ai beaucoup aimé cette lecture ; je l’ai faite juste après « les chaussures italiennes » puisque l’auteur reprend l’un des personnages de ce roman, mais ils peuvent tout-à-fait se lire indépendamment. Et la situation des réfugiés a encore empiré effectivement 😦
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30 novembre 2017 at 07:09
J’avais beaucoup aimé les chaussures italiennes (d’ailleurs, j’aime tout court les véritables chaussure italiennes ;)) mais sans en avoir aucun souvenir en lisant celui-ci, pas vu la trace d’une relation. Je crois que c’est Mel B qui m’a donné envie dans un de ses commentaires, au sujet de la relation auteur-aspirants écrivains, et du coup j’ai été surprise par le roman, qui va bien au delà de ça. Dans le bon sens !
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5 décembre 2017 at 11:38
J’adorerais être celle qui t’a donné envie de lire ce livre mais étant donné que je le découvre avec ton billet, j’ai quelques doutes… Je suis plongée dans une petite merveille, « Un dernier verre au bar sans nom », de Don Carpenter, si ça se trouve c’est grâce à toi que je le lis… 😉
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5 décembre 2017 at 11:51
Mince alors mais alors qui m’en a parlé ? Ca me reviendra… ou pas 🙂
Non, pas lu Don Carpenter ! (Mais je le ferai :))
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3 décembre 2017 at 11:31
Il faut vraiment que je découvre Mankell hors Wallander !
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9 décembre 2017 at 16:10
Il a tout pour me plaire celui là aussi, et ça me rappelle que j’ai encore à lire les chaussures italiennes
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