La chair de Rosa Montero
Métailié 2017, 189 pages
Traduit de l’espagnol par Myriam Chirousse (La Carne 2016)
« Ca m’apprendra à poser des questions, se dit Soledad. Ca m’apprendra à venir à des évènements comme celui-ci. Ca m’apprendra à parler aux gens. A sortir de chez moi. A quitter mon lit. A être vivante. Ou peut-être à ne pas l’être assez. »
En postface, Rosa Montero s’adresse directement au lecteur, et lui exprime une demande claire : « Cher lecteur, j’aimerais te demander un service. La tension narrative de ce roman repose sur (…). C’est pourquoi je te prie de ne pas révéler (…) car, si on le raconte, le rythme et le mystère du texte tombent à l’eau. Un grand merci. » Et si elle a raison, et si bien évidemment je vais respecter son souhait, je dirais malgré tout que l’intérêt de ce roman n’est pas dans son histoire, sa tension narrative, son rythme ou son mystère : il est entièrement dans le charme de sa plume. Pour être honnête, j’ai trouvé l’histoire tout juste mignonne, le mystère éventé, la mule chargée et je ne suis pas fan des écrivains qui se mettent en scène dans leurs romans, il y a dans tout ça un côté factice qui m’indispose. Mais l’héroïne de « La chair » est une tornade à laquelle il est impossible de résister. Soledad Alegre rayonne et emporte totalement le lecteur dans son sillage. Soixante ans (fermes et lourds comme une sentence, comme elle dit), célibataire, sans enfants, elle organise des expositions artistiques et elle est imbattable dans son domaine. Celle qui l’occupe actuellement concerne les écrivains maudits, et le roman est émaillé d’exemples qu’elle envisage de mettre en scène de manière assez époustouflante (c’est un régal). Excentrique, survoltée, vivante et très attachante, elle se heurte au besoin d’amour sous toutes ses formes, ce qui l’entraîne dans une aventure échevelée. Un roman ébouriffant.
Rosa Montero sur ce blog : La folle du logis, Le Territoire des barbares, Instructions pour sauver le monde, Des larmes sous la pluie, L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Le poids du coeur.
19 janvier 2017 at 11:58
J’avais beaucoup aimé « L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir », alors je suis très tentée par celui-ci…
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19 janvier 2017 at 21:17
Il faut ABSOLUMENT que je découvre Rosa Montero!!!! Cette année, c’est décidé!
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19 janvier 2017 at 21:35
Excellente décision 😉
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20 janvier 2017 at 09:11
Je viens de le finir et j’ai adoré.
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20 janvier 2017 at 15:22
J’ai tellement aimé « L’idée ridicule.. » Hâte de découvrir celui-ci qui m’a l’air tout aussi époustouflant !
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21 janvier 2017 at 09:42
Rosa est toujours un rien excessive non mais elle a un sacré talent 🙂
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21 janvier 2017 at 19:00
J’en ai un en rade (« La folle du logis », qui m’a un peu agacée) et deux sur ma pile (« L’idée ridicule… » et « Le roi transparent » je crois), donc je vais attendre un peu pour me plonger dans celui-ci !
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22 janvier 2017 at 19:14
Ma curiosité est définitivement, définitivement piquée!
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28 janvier 2017 at 14:56
Moi aussi, conquise par « L’idée ridicule… » alors forcément tentée !! Ton billet m’intrigue cependant, car tu me sembles seulement à demi sédute…
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28 janvier 2017 at 14:56
‘séduite’
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28 janvier 2017 at 15:12
Au contraire, je dis que j’ai vu des défauts, mais que j’ai été emportée malgré eux 🙂
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1 février 2017 at 14:54
Je viens de le terminer, mais la tension narrative ne reposait pas sur(…) et il ne me serait pas venue à l’idée d’en parler. Bref, j’ai dévoré le bouquin, pas toujours emballée par l’héroïne, mais c’est toujours un délice de lire r Montero
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1 février 2017 at 15:01
Exactement !
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7 février 2017 at 11:57
Mouhahaha je l’ai lu hier, bon d’une traite j’avoue… j’étais bien accroché et je me suis régalée mais effectivement moins par l’histoire que par ce qu’elle fait naitre chez l’héroine de questionnements et de références littéraires… A vrai dire pour le truc qu’il ne faut pas dire, il ne m’a pas du tout surpris en fait je l’avais vu venir depuis un moment mais de toute façon je n’aime pas les surprises 😀 ça m’allait très bien et c’était inévitable… les personnages de Rosa Montero – les femmes en tout cas – sont toujours si tornadesques 🙂
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