A travers temps – Robert Charles Wilson
Denoël 2010 & Folio SF 2013, 427 pages
Traduit de l’anglais (Canada) par Gilles Goullet (A Bridge of Years 1991)
C’est l’histoire d’une petite maison isolée, dans un bled quelconque d’un état lambda américain. On l’aborde en prologue en 1979, où l’on assiste à la mort d’un mort. Dix ans s’écoulent avant qu’elle soit rachetée par Tom Winter, un trentenaire qui ne se remet pas du départ de sa femme. Dès qu’il entre, encore avec l’agent immobilier, il est frappé par sa méticuleuse propreté : une maison vide depuis dix ans aussi pimpante ? Il n’est pas au bout de ses surprises…
Je le dis à chaque fois mais mon thème favori entre tous en SF est le voyage dans le temps, et ce cinquième roman de RCW l’explore avec bonheur.
Pour le lecteur, c’est du petit lait : l’histoire se complexifie à chaque page (impression roman d’aventure) tout en entretenant un suspens addictif. A chaque entrée de nouveau personnage, le background sonne juste et la frustration de laisser momentanément le reste en suspens est délicieuse. Le ton général est mélancolique, de bonnes questions sont abordées (aussi bien en terme de paradoxes temporels qu’en écologie ou relations humaines) et on termine tout ça en en voulant encore.
11 octobre 2016 at 07:00
Cette vision suscitée par ta citation est pour le moins perturbante au petit dej’ ! 🙂 Seul le nombre de pages me retient de tenter le voyg
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11 octobre 2016 at 07:01
voyage dans le temps écrivais-je avant qu’un chien ne perturbe ma frappe ! 🙂
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11 octobre 2016 at 07:04
:))) Tu devrais tenter, il y a suffisamment de matière non SF dans ce roman pour t’accrocher, et après le nombre de pages ne se sent pas du tout, on trouve ça trop court, même !
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11 octobre 2016 at 07:32
Comme cathulu, mon cerveau est bloqué sur la vision suscité par la citation 🙂 rien que pour ça je pourrais craquer 🙂
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11 octobre 2016 at 07:49
Un roman que j’ai beaucoup aimé !
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11 octobre 2016 at 08:19
C’est aussi un de mes thèmes chouchous (j’ignore ce que dévoile cette préférence ^_^) Dis donc tu as une liste? J’en ai lu pas mal déjà. (hélas ce Wilson n’est pas à la bibli)
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11 octobre 2016 at 08:20
Je ne trouve que Replay sur ton blog! (lu évidemment)
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11 octobre 2016 at 08:59
Attention, c’est ultra long !
J’ai une liste, pas complète (ce serait trop beau) car malgré mes efforts, j’oublie régulièrement de taguer correctement mes lectures (l’âge, tu crois ? ;o)) ou alors, pire, je n’orthographie pas les tags de la même manière
:
Le voyageur de James Smythe : https://cuneipage.wordpress.com/2015/09/21/led-rouge-250480/
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Les Temps parallèles – Robert Silverberg
Le Livre de Poche SF 2010 (Le Bélial 2004)
Up the Line 1969, traduction (EU) Henri-Luc Planchat
L’Ultime paradoxe, dans lequel le voyage temporel devient sa propre négation.
Nous sommes en 2059 et le tourisme consiste maintenant à visiter le passé, voir de ses propres yeux les grands évènement historiques et les merveilles du monde en train de se construire. Pour cela, des groupes sont emmenés par des guides temporels qui veillent soigneusement à ce qu’aucune altération majeure du temps ne se produise. C’est ainsi que Sam (le beau noir) recrute Jud (le grand juif).
« De gentils blancs de toutes races, de toutes croyances et de toutes couleurs.
– Ça, c’est la Patrouille du Temps, dit Sam. Moi, je suis un Guide Temporel.
– Il y a une différence ?
– Il y a une différence.
– Pardonne mon ignorance.
– L’ignorance ne peut pas être pardonnée. Seulement guérie.
– Parle-moi du Service Temporel.
– Il y a deux divisions, dit Sam. La Patrouille Temporelle et les Guides Temporels. Ceux qui racontent des blagues racistes finissent à la Patrouille Temporelle. Ceux qui inventent les blagues racistes finissent aux Guides Temporels. Capisce ?
– Pas vraiment.
– Mon vieux, si tu es si con, pourquoi n’es-tu pas noir ? me demanda gentiment Sam. »
Après une formation vertigineuse le mettant en garde contre toutes sortes de paradoxes à éviter par tous les moyens, Jud, que l’histoire Byzantine fascine, commence à emmener seul des groupes de touristes. Las, l’étrangeté de ses collègues, sa jeunesse et son inexpérience l’amèneront à créer des paradoxes fichtrement embêtants, et tomber amoureux fou d’une de ses ancêtres n’arrangera pas les choses…
Première rencontre avec Robert Silverberg et j’ai apprécié beaucoup de choses dans ce roman (le thème principal, le voyage dans le temps, en tout premier, immédiatement suivi de l’humour). Un peu moins la côté résolument historique, décidément pas mon truc.
« (…) mon éjaculation et son orgasme n’eurent que peu d’importance. Comparés au fait que nous étions tombés amoureux l’un de l’autre en partageant notre confiance, notre foi et notre désir. Voici le centre de ma philosophie. Me voici comme un romantique nu. Voilà la conclusion profonde que j’ai tirée de toutes mes expériences; le sexe dans l’amour est meilleur que le sexe sans amour. CQFD. Je peux aussi vous démontrer, si vous le désirez, qu’il est mieux d’être bien portant que d’être malade, et qu’avoir de l’argent est mieux que d’être pauvre. Mon attrait pour la pensée abstraite est sans limite. »
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Les Déportés du Cambrien – Robert Silverberg
Traduction Guy Abadia (1978)
Hawksbill Station (1968)
Bof
Retour vers le futur
Ce que j’aime bien dans les romans de Silverberg se résume à deux éléments : le voyage dans le temps et la précision des émotions. Après c’est plus ou moins réussi selon les intrigues et celle-ci ne se place pas parmi les meilleures, mais ça reste très agréable à lire.
On a réussi à voyager dans le passé, en aller-simple; on en profite donc pour éjecter les prisonniers à un milliard d’années de notre ère; dans cette ère primaire, le Cambrien, à part quelques mollusques il n’y a RIEN, aucune forme de vie; les déportés s’organisent, mais outre une intellectualisation à outrance ils souffrent des maux inhérents à la solitude et à l’absence d’un but : ils deviennent frapa-dingues.
En gros ça se résume à ça, même si on a une construction efficace (intro et épilogue en miroir, alternance entre les raisons de leur exil et le présent qu’ils subissent, parachutage d’un élément totalement perturbateur) et un format court qui donne un bon rythme.
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Le grand livre – Connie Willis
Ed. J’ai lu, 1994 703 p.
Traduit de l’américain par Jean-Pierre Pugi
Titre original : Doomsday Book
Nous sommes en 2054 et l’homme voyage dans le temps. A Oxford se prépare une expédition au XIV° siècle, contre l’avis du professeur Dunworthy. On connaît trop peu de choses sur cette époque pour y passer incognito, et surtout celui qui supervise ce voyage est un incompétent. Mais Kivrin est fermement décidée à y aller…
Tandis qu’elle se débat dans des difficultés inouïes une fois parvenue à destination, le présent doit faire face à une épidémie…
« Le grand livre » est un grand livre : impossible de le lâcher une fois commencé, son intrigue est de celles qui embarquent à mille lieux de toute autre considération. On tremble avec Kivrin, on s’exalte devant le courage et le dévouement, on se heurte à l’absurdité du monde administratif, on aime ces personnages solides et fiers, parfois involontairement drôles, souvent dramatiques et soutenus par mille petits détails qui semblent d’une véracité totale.
S’y répondent la vie quotidienne au XIV° siècle (et dans une période complètement horrible) et une espèce de futur mal dégrossi, mélange d’immobilisme et de quelques améliorations. Le rythme plutôt lent de l’action accentue l’impression d’immersion. Cela tient à la fois du roman historique (sans rien de mièvre) et du constat social, c’est brillant.
De la science-fiction pleine et entière, que je recommande sans réserves.
Commentaires
J’ai adoré la suite : « Sans parler du chien », que je recommande sans réserves. Celui-ci est dans la PAL, yapluka! 🙂
Écrit par : fashion | 02.08.2010
J’ai rien compris au billet, mais pour le blog-it, j’applaudis des deux mains et j’attends leur retour de pied ferme ! 🙂
Écrit par : erzébeth | 02.08.2010
Tout ce que j’aime (avec d’autres genres , évidemment, mais bon) et j’ai adoré Sans parler du chien. D’après Fashion, c’est la suite? J’ai un vague souvenir de cathédrale pendant la seconde guerre mondiale et de fin de 19ème siècle en Angleterre…
(Note de LAL perso: lire celui ci et relire « Sans parler du chien »…)
Écrit par : keisha | 02.08.2010
Faut que je trouve cette suite 🙂
Erzie, si tu ne comprends rien, c’est que je suis peu claire. L’intrigue est, elle, limpide 🙂
Écrit par : Cuné | 02.08.2010
« Le grand livre » de Connie Willis se lit indépendamment de tous les autres.
Dans « Sans parler du chien », c’est aussi un voyage dans le temps. Ily a deux tomes en livre de poche. Le personnage est transporté à l’époque victorienne pour retrouver un vase. Elle et son compagnon doivent s’intégrer et respecter les moeurs de l’époque. C’est irrésistible de drôlerie. Il y a un clin d’oeil à « Trois hommes dans un bateau » (sans parler du chien). Dans le même temps, toute la problématique du voyage dans le temps est évoqué.
Et puis autre oeuvre de Connie Willis, « Le passage » en deux tomes dans la collection Millénaire de J’ai Lu (qui n’existe plus je crois). Là, les voyages, ce sont les expériences de morts imminentes.
Lire les livres de Connie Willis, c’est comme un bavardage avec une vieille copine. On rentre dans le livre et on a l’impression de se glisser dans les dialogues.
Écrit par : Channe (Chantal Maurouard) | 02.08.2010
Clin d’oeil à « Trois hommes dans un bateau » de Jerome K Jerome.
Écrit par : Channe (Chantal Maurouard) | 02.08.2010
Les blogs vont finir par me faire lire de la SF. Je note plusieurs titres, dont celui-ci et j’essaie de me lancer avec une bonne résolution pour 2011.
Écrit par : zarline | 02.08.2010
Voilà un livre qui me tente beaucoup ! En plus la couverture est belle…
Écrit par : Marie | 02.08.2010
Un bon roman de SF avec des voyages dans le temps ? Je note !
Écrit par : Céline | 02.08.2010
Le problème c’est que je comprends jamais rien à la SF…
Écrit par : Stephie | 02.08.2010
Je ne lis pas de romans de SF, sauf tous ceux de Connie Willis 😉 !
Écrit par : Marie | 03.08.2010
On m’a offert Sans parler du chien alors je vais commencer par celui-là! »!!
Écrit par : Karine:) | 04.08.2010
Je viens justement de lire « Sans parler du chien » où on retrouve le professeur Dunworthy : je me suis régalée (aussi bien sur le fond que sur la forme) et j’avais déjà noté celui que tu as lu.
Écrit par : Caro[line] | 04.08.2010
C’est marrant parce que j’avais tenté Connie Willis il y a quelques années, et je n’avais pas accroché du tout. Comme quoi, on change et tout est question de moment !
Écrit par : Cuné | 05.08.2010
Je me laisserais bien tenter…
Écrit par : hydromiel | 06.08.2010
Rhooo! En voilà encore un qui a l’air passionnant…
Le voilà dans ma LAL. Youpla.
Merci Cuné ^^
Écrit par : Lalou | 09.08.2010
Je l’avais noté après avoir lu « Sans parler du chien » il y a quelques années. Et puis, j’ai noté plein d’autres titre et comme Willis est en bas de LAL (rangée par ordre alphabétique d’auteurs), il n’a jamais eu sa chance … je surligne donc !
Écrit par : Joelle | 15.08.2010
Sans parler du chien est dans la pal, comme Fashion yapluka.
J’ai lu Ce que je sais de Vera Candida pendant les vacances, et oh my god ! Merci pour la découverte. Droit au coeur.
Écrit par : Theoma | 16.08.2010
j’ai envie de découvrir Connie Willis : lequel me conseilles-tu ?
Écrit par : Lystig | 20.08.2010
C’est le premier et le seul que j’ai lu, je serais bien en peine de te conseiller 🙂
Écrit par : Cuné | 20.08.2010
flûte, j’ai dû confondre avec Caro[line]
Écrit par : Lystig | 21.08.2010
Lystig, j’en ai seulement lu un aussi. L’autre. 🙂
Écrit par : Caro[line] | 22.08.2010
On se complète, remarque, Caro :))
Écrit par : Cuné | 22.08.2010
merci les filles !
😉
Écrit par : Lystig | 22.08.2010
De l’auteur, je n’ai lu que « Le passage », qui m’avait beaucoup déçue. Depuis, je n’ose plus…
Écrit par : Brize | 28.08.2010
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Blitz t.1 ; black-out
Willis Connie – Blitz
Trad (usa) Joëlle Wintrebert
Édition : Bragelonne (grand format, 24 Août 2012)
En 2060, Oxford envoie régulièrement des « historiens » visiter le passé, pour recueillir au plus près les sentiments réels des gens. Après un début un tout petit peu long et confus, on plonge tout debout dans le Londres de 1940 et à travers le quotidien de trois « historiens » en pleine déroute on se prend de plein fouet le Blitz : c’est totalement addictif. A l’instar de nos personnages, on s’interroge en permanence. Pourquoi Oxford du futur n’envoie-t-il personne pour les secourir ? Le cours de l’histoire a-t-il été modifié ? Et si l’Allemagne GAGNAIT la guerre ? On a froid et faim et peur, on touche du doigt la magie d’une déclamation de Shakespeare en plein abri anti-aérien, c’est absolument génial et on hurle de frustration quand le tome 1 s’arrête, tandis que Colin déboule du futur. C’est pour quand la suite ???
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Blitz t.2 All clear – Connie Willis
https://cuneipage.wordpress.com/2014/01/02/comme-tous-les-imprevus-deviennent-autant-dentraves/
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Les déserteurs temporels
Robert Silverberg
trad Bruno Martin révisée par Pierre-Paul Durastanti
Nous sommes en 2490 et la situation n’est pas brillante : la Terre est surpeuplée, la population est organisée en classes et s’il ne fait pas bon vivre dans les classes inférieures (promiscuité, chômage record), les supérieures s’égarent elles aussi en déviances de toutes sortes. Nous suivons un membre de la police criminelle, chargé de se pencher sur les « sauteurs temporels »; les archives historiques montrent que le 25° siècle a connu une exode massive de sauteurs en direction du 20°… Très intéressante histoire qui s’attache aux débuts du voyage temporel, pendant lesquels il est à sens unique (on part et on n’a aucun moyen de revenir, il faut s’adapter au temps où on tombe, et la marge d’erreur existe), en parallèle avec 2490 où on s’interroge sur les dangers de modifier le passé (ce qui entraînerait forcément une altération du présent). Le style est extrêmement fluide, plaisant et souvent humoristique. Un très bon roman de SF.
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« La vie est une succession imbécile de gens qui se disent bonjour »
La chambre à remonter le temps
Benjamin Berton
Editions Gallimard
collection Blanche, 2011
376 pages
« – Même si le monde s’écroule, elle a dit hier dans un moment d’énervement, même si le monde s’écroule, il n’y aura plus rien après ce que tu nous as fait.
– Chiche, je lui ai répondu. Je ne vois pas les choses comme toi. Tu ne connais vraiment rien aux situations de crise.
Toutes les expériences significatives d’enfermement ont eu un effet indiscutable sur ceux qui les ont menées. Si je nous ai claquemurés ici, c’est bien pour nos rapports évoluent et que nous nous supportions à nouveau. Je ne suis pas un psychopathe et n’ai rien pris à la légère. »
Voilà la situation par laquelle nous entrons dans la vie de Benjamin Berton (le narrateur) : il s’est enfermé avec sa femme et sa fille dans une chambre de leur maison, il compte y demeurer 20 jours pendant lesquels, selon ses calculs, elle (la chambre) les emmènera dans un futur alternatif où ils pourront recommencer une nouvelle vie. Il déroule alors pour nous l’ancienne, de leur installation dans cette maison du Mans, à la naissance de leur fille, leurs relations avec les voisins, les collègues, et surtout, surtout, la déliquescence de leur couple.
Ce narrateur n’est jamais attachant. Tête-à-claque, il a malgré tout des côtés profondément intéressants (« Vous aimez lire ? Quand il n’y a rien à la télé, je souris. Je détestais par-dessus tout donner l’impression que j’étais un intellectuel. Oui, j’aimais lire. C’était mon seul et unique passe-temps, la seule chose qui m’intéresse vraiment dans la vie. Tout le reste, le travail, la balade, le sexe, le football, ce que vous voulez, n’avait de sens que s’il y avait un bon livre qui m’attendait quelque part et avec lequel je pouvais passer la nuit. ») Pourtant, en un style auto-fictionnel très réussi (c’est-à-dire aussi exaspérant que par moments passionnant), il se livre à une véritable dissection de la vie de couple. Il y a des passages terrifiants de lucidité, il y a une progression subtile à laquelle on adhère complètement. (Il y a aussi, rassurez-vous, la solution, selon moi, qui tient en une phrase : « La conversation seule pouvait garder deux âmes ensemble une vie durant », et qu’il décline plus longuement également).
Mais là où j’ai bu du petit lait, c’est quand Benjamin Berton (l’auteur) décide de détourner les codes du roman auto-fictionnel établis en base et nous propose un choix : est-on dans un roman de SF/Fantastique ou son personnage pète-t-il les plombs ? Car il est persuadé que dans sa maison, une des trois chambres voyage dans le temps. Il se livre à de nombreuses expériences, tâte des réalités alternatives, et ne comprend plus rien. On se régale de nombreux passages où il demande l’avis d’un copain pointu en SF, où sa femme se moque de lui, ou où il assouvit ses fantasmes d’adultère sous couvert de gérer sa culpabilité en revenant dans le passé. Il a beaucoup lu, il connaît le principe du paradoxe temporel, mais soit la chambre est facétieuse soit il ne l’a pas vraiment intégré :))
Bref, 376 pages totalement épatantes, et, pour une rare fois, j’établis ce constat sur la base de leur somme, en les ayant terminées seulement. Je veux dire, j’aimais ce roman en le lisant, il me plaisait depuis les premières pages, mais je n’avais pas l’impression de lire un Grand roman; or, en l’ayant terminé, j’y vois beaucoup plus d’intelligence dans la construction et dans les différents points évoqués, j’ai beaucoup aimé l’épilogue et le faux dédouanement qui le précède, je trouve le tout super malin, j’ai envie de le faire lire à tout le monde, tant il me semble que tel ou tel point s’adresserait plutôt à untel ou une autre. Oui, il m’arrive rarement d’être de plus en plus accrochée au fil des pages, surtout quand le personnage principal ne me plaît pas.
J’ai adoré.
« Ce n’est pas le temps qui est courbe, ce sont les hommes qui plient l’échine devant lui, et s’amollissent. »
Commentaires
J’aime beaucoup ce que tu écris sur l’autofiction, c’est tout à fait ça. Tu penses qu’il pourrait me plaire ? (en poche car je croule!:))
Écrit par : cathulu | 08.10.2011
Je suis certaine que tu aimerais certaines choses, oui, d’autres moins. Ca t’énerverait et c’est déjà pas mal, ça te provoquerait une réaction :))
Écrit par : Cuné | 08.10.2011
J’adore tes extraits et ce que tu en dis, ça donne envie de te suivre les yeux fermés sauf que curieusement, je ne le sens pas du tout. Il a pas l’air pour moi, ce livre.
Écrit par : erzie | 08.10.2011
But why ? Pourquoi le Roth serait-il plus pour toi, en ce cas ? :))
Écrit par : Cuné | 08.10.2011
cela semble suffisamment étrange pour que l’on s’y penche…
Écrit par : Lystig | 08.10.2011
tout cela m’intrigue beaucoup…
Écrit par : Anne Sophie | 08.10.2011
(c’est l’autofiction à la française qui me donne envie de fuir en courant, et je n’aime ni la SF, ni le fantastique)
(que de défauts ! que de défauts !)
(heureusement que j’aime le champagne, ça compense…)
Écrit par : erzie | 08.10.2011
@ Erzie : Mouais. Trop longtemps qu’on n’en a pas bu ensemble pour que je m’en souvienne :))
@ Anne-Sophie & Lustig : Tentez, tentez :))
Écrit par : Cuné | 09.10.2011
Oooooh… Tu prêtes? Il n’y a pas encore d’exemplaire en bibli… (je fais très bien les yeux de cocker implorant, surtout quand personne n’est là pour le voir, vive la magie d’internet!)(à lire ton billet et ce que tu mets en lien, ce livre est fait pour moi en ce moment!)
Écrit par : Mo | 09.10.2011
Sois là dimanche prochain et je le prends avec moi (oui y a un message :)))
(Sinon la Fabulous fera le facteur mais ce serait moins drôle ^^)
Écrit par : Cuné | 09.10.2011
ça a l’air pas mal du tout…
Écrit par : L’Irrégulière | 09.10.2011
Oh, je veux lire ça moi ! Et faire le facteur ! Et boire du champagne ! Et arrêter les points d’exclamation !
Écrit par : fashion | 09.10.2011
@ L’Irrégulière : ça l’est 🙂
@ Fashion : N’arrête rien :))
Écrit par : Cuné | 10.10.2011
J’ai acheté ce livre au Salon du livre du Mans où l’auteur (très sympa) dédicacait ce dimanche. Je l’ai lu en 24 heures. Un chef d’oeuvre je confirme, drôle, intelligent et cruel. Merci pour la découverte. Je n’aurai pas lu ce livre sans toi et c’est pour moi l’un des préférés de cette rentrée.
Écrit par : martine | 11.10.2011
Merci Martine, ça me fait très plaisir 🙂
Écrit par : Cuné | 11.10.2011
Je tombe sur la critique par hasard. Moi aussi j’ai fini ce livre il y a 2 jours et je l’ai beaucoup apprécié. C’est une amie qui me l’avait recommandée car je n’en avais pas entendu parler, même si il est sorti chez Gallimard. Excellente surprise. Le couple évoqué par l’auteur, je ne voudrais pas y être mais j’ai frissonné jusqu’au bout. La fin est, comme tu l’écris, ensorcelante et géniale. Tu as raison aussi quand tu dis que c’est un livre qui est d’autant meilleur qu’on l’a terminé. Avec le recul, son intelligence saute aux yeux. Ca me ramène à un précédent échange : qui décide des livres qui sont évoqués dans la presse ou ailleurs ? pourquoi pas évoquer celui-ci qui a tout pour plaire ?
Écrit par : Sara | 11.10.2011
Merci Sara, je suis heureuse que l’on partage le même enthousiasme pour ce roman 🙂
Dans la mesure où c’est un article de presse qui m’a donné envie de le lire, je crois que si, il est évoqué dans la presse ce roman :)) (me souviens plus où je l’ai vu, en revanche).
Écrit par : Cuné | 12.10.2011
Bonjour,
Je suis tombé par hasard (pas vraiment) sur la critique de ma Chambre A Remonter Le Temps. Merci pour votre analyse… que je partage évidemment ! Je suis très heureux que le livre vous ait plu et que vous le recommandiez si chaleureusement.
Au plaisir.
Écrit par : Benjamin Berton | 12.10.2011
Moi aussi, je suis tentée…
(et regarde comme tu fais du bien à l’auteur… tu n’imagines pas comme c’est une chose bonne, bonne, bonne)
Écrit par : ficelle | 12.10.2011
@ L’auteur : Double merci à vous alors, pour avoir écrit ce roman et pour votre commentaire 🙂
@ Ficelle : Comme les bons romans :))
Écrit par : Cuné | 12.10.2011
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« The past is obdurate. It doesn’t want to change. »
11/22/63, le nouveau roman de Stephen King (Scribner Book Company, 849 pages, novembre 2011) est, à mon goût, une production très moyenne de cet écrivain (dont j’ai lu absolument tous les livres).
Le pitch est super : c’est un prof d’anglais, sans attaches (divorcé, pas d’enfants) à qui le cuisinier du rade où il a l’habitude d’aller (même pas un pote), Al, confie une mission : empêcher l’assassinat de JFK, rien que ça. D’après ce que lui même a pu expérimenter (Al) (qui se meurt d’un cancer dû au tabac), un « rabbit hole » dans sa réserve conduit directement au 9 septembre 1958, à 11h58. Quel que soit le temps que l’on passe dans ce passé, lorsqu’on revient, il est toujours exactement deux minutes de plus que quand on est partis, mais le temps passé « en bas » reste comptabilisé pour soi (c’est-à-dire, vous descendez à 35 ans, vous passez 5 ans de 1958 à 1963, et vous remontez en 2011 : vous avez 40 ans, vous vous êtes pris 5 ans en 2 mn temps réel). Et, d’après lui toujours, chaque descente effectue un reset complet, tout est à recommencer.
Sauf que.
Reset or not, ça reste à démontrer, et tous les paramètres inhérents aux paradoxes temporels vont à un moment ou un autre poser problème…
Bon, ça c’est la base de l’histoire en très gros, et sans doute la partie la plus intéressante, de par les questions qu’elle soulève (et l’effet vertigineux de tout voyage dans le temps, la responsabilité, l’effet papillon, tout ça). Mais. (Et il y a de gros mais).
La construction est bancale. J’ai failli abandonner plusieurs fois (en même temps je voulais vraiment savoir), et tout en m’accrochant j’ai survolé nombre de passages tout à fait chiants (hé oui). Les personnages n’évoluent jamais, ils sont fixés dans leur rôle immédiatement et ne vont pas bouger d’un pouce en traversant tous ces évènements incroyables. Il y a un indigeste matraquage politique, et deux choses qui m’ont vraiment dérangée : c’est dégoulinant de bons sentiments, et ça se traîne incroyablement.
Cependant : j’ai fini par y croire, à l’histoire d’amour (et pourtant, ce qu’elle m’a énervée avec ses clichés au départ !), et de ce fait j’étais beaucoup moins pressée de voir l’action avancer, ça tombait bien, elle n’avançait pas. Il y a des choses qui fonctionnent, aussi, je ne fais pas que taper. Tout ce que dit King sur le métier de prof, sur la danse, tous ces gimmicks (« sensayuma » etc.), toute cette sincérité que l’on sent sous le pied, ces scènes où l’on participe malgré soi à la ferveur de la foule, cette angoisse qu’il parvient encore malgré tout à susciter (je dis malgré tout parce que pour chaque moment fort, il y a… je ne sais pas moi, sans exagérer… 100 pages de préparation et de d’atermoiements), oui, quelque chose fonctionne malgré tout.
Mais en ramant beaucoup, en noyant le tout dans un bavardage tout à fait pénible. Non, pas du tout le meilleur Stephen King ni celui adéquat pour le découvrir.
Un truc affreux ? William Olivier Desmond m’a beaucoup manqué, pendant cette lecture. Sa plume est à jamais associée, pour moi, au plaisir de lire Stephen King et la plume originale, en VO, m’a semblée plus fade.
« For a moment everything was clear, and when that happens you see that the world is barely there at all. Don’t we all secretly know this ? It’s a perfectly balanced mechanism of shouts and echoes pretending to be wheels and cogs, a dreamclock chiming beneath a mystery-glass we call life. Behind it ? Below it and around it ? Chaos, storms. Men with hammers, men with knives, men with guns. Women who twist what they cannot dominate and belittle what they cannot understand. A universe of horror and loss surrounding a single lighted stage where mortals dance in defiance of dark. »
« She takes my hand like a woman in a dream. She is in a dream, and so am I. Like all sweet dreams, it will be brief… but brevity makes sweetness, doesn’t it ? Yes, I think so. Because when the time is gone, you can never get it back. »
Commentaires
J’ai lu la première ligne, j’ai vu écrit en gras 11/22/63 et, sans blague, pendant une seconde je me suis demandée ok, de quoi ça cause ? Je me fatigue, des fois.
A part ça, moi et Stephen King, bof bof de toute façon…
Écrit par : Nataka | 07.12.2011
Ah moi je suis une grande fan, mais ce roman, à part à quelques petits moments bien précis, ne m’a pas emportée comme Dome, par exemple.
Sinon 11/22/63, ce n’est pas une date qui parle spontanément aux français, c’est vrai :))
Écrit par : Cuné | 07.12.2011
Dommage, je trouvais la couv vraiment très sympa…et l’idée de base avait de quoi faire saliver.
Écrit par : Chimère | 07.12.2011
Ben si, quand même. Enfin, d’habitude, moi, ça me parle. Mais pas aujourd’hui.
Écrit par : Nataka | 07.12.2011
@ Chimère : les avis US sont pour la plupart dithyrambiques, ne te fie pas au seul mien 🙂
@ Nataka : Moi je dois déjà toujours faire l’inversion mois/jour, en plus ^^
Écrit par : Cuné | 08.12.2011
Purée, tu n’as pas chômé ! Je l’ai acheté mais comme je n’ai même pas encore lu Dôme, autant dire que ce n’est pas demain la veille que je vais poster un billet dessus 😉 mdr ! Mais j’aime bien les voyages dans le temps malgré tous leurs paradoxes !
Écrit par : Joelle | 08.12.2011
Le pitch est absolument super (et moi, 22/11/63 ça me parle tout de suite, en inversant 11 et 22, grr)
Côté histoire, cela fait penser à Replay, si tu aimes ces retours en arrière…
Écrit par : keisha | 10.12.2011
On a pas du tout vécu le livre de la même façon, et moi j’ai adoré !
Écrit par : Adalana | 10.12.2011
@ Keisha : Replay, lu, mais il y a vraiment longtemps.
@ Adalana : J’aurais aimé adorer 🙂
(Spoilons un petit peu : j’ai trouvé toute la partie sur « le doute raisonnable » envers Lee insupportablement lente, d’autant que si je comprenais bien que sa « vie » avec Sadie etc. prenne le dessus dans son esprit, ça ne cadrait pas avec le fait de ne pas « remonter » vérifier ce qu’avait donné le fait de tuer le père à la hache bien avant Halloween (parce que si pas de répercussions, pourquoi attendre le D-day pour Lee, à partir du moment où il a confirmation avec le premier attentat que c’est bien Oswald, mmm ?), pareil pour tout le passage avec la police après, j’ai eu l’impression qu’il y avait plusieurs romans en un seul et que le ton oscillait vraiment entre l’histoire d’amour et la SF (et la première nuit, franchement, j’ai connu le King plus inspiré), le moment où il se dit « mais ! Je vais l’emmener en 2011 pour les progrès de la médecine » j’étais en train de le lui crier depuis 200 pages, bref, je ne m’y suis pas retrouvée, nan.)
Écrit par : Cuné | 10.12.2011
Dommage, il me tentait. Et il me semblait moins épeurant que les autres King, qui me font trop peur…
Écrit par : Karine:) | 11.12.2011
Pour ça oui, il fait moins peur. Peut-être que tu devrais essayer tout de même 🙂
Écrit par : Cuné | 11.12.2011
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Flashforward – Robert J. Sawyer
Ecrit en 1999 par Robert J. Sawyer, ce roman est à l’origine de la série éponyme, et il en diffère sur bien des points, qu’il serait fastidieux d’énumérer.
Le roman est beaucoup plus profond, mais moins haletant. Le fait que les visions concernent le futur dans 21 ans offre des aspects écartés dans la série, comme la difficulté pour un enfant de 7 ans à comprendre ce que son moi adulte vit, ou la fameuse idée qu’en 2030 les voitures voleront, j’en passe. L’ensemble s’agite énormément autour de notions assez ardues de science et de philosophie, et les rebondissements sont inattendus (par exemple, on évoque la possibilité de recréer volontairement le flashforward, avec toutes les précautions possibles).
Le roman a un vrai épilogue, toute question a une réponse, l’ensemble tient complètement la route et on se demande au final pourquoi les scénaristes de la série se sont embêtés à ajouter des éléments improbables quand la base contenait déjà bien des choses pour gamberger. Pourtant malgré toutes ses qualités le roman n’a pas le charme de la série, on aime souvent les gens et les choses pour leur défauts, étranges êtres que nous sommes…
J’ai beaucoup aimé cette petite pointe d’humour, dans les FW postés sur le site web Mosaïc :
« Indianapolis, Indiana: Please stop sending me email saying that I will be the President of th United States in 2030; it’s flooding my mailbox. I know I’ll be President – and when I come to power, I will have the IRS audit anyone who tells me again… »
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Isaac Asimov – La fin de l’éternité
Traduit de l’américain par Michel Ligny et Claude Carme (The End of Eternity, 1965)
Denoël 1967 & Folio SF 2002
« Une sorte de fantômatique Terre de jamais-jamais où les ce-qui-aurait-pu-être jouent avec les si. »
« Le sarcasme en moins, c’est ça. »
Déclaré comme « meilleur qu’elle ait lu de l’auteur » par Cachou, appuyée par Brize, ce roman a commencé par m’intriguer, me perdre un peu, me faire m’accrocher aux concepts pour finir par m’enthousiasmer comme une petite fofolle et m’entendre dire, la dernière page tournée, han il est foutrement bon. En effet, pas facile-facile dans un premier temps de s’attacher à Andrew Harlan, Technicien de l’Eternité. Comme l’exige sa fonction, il est froid, coincé, tout en respect des règles (nombreuses), compassé et en même temps, on sent sous sa semelle une tendance ne demandant qu’à s’épanouir à la mesquinerie, vous savez, ce genre de petite personne à un petit niveau avec un petit pouvoir qui ne supporte pas que les autres aient plus que lui, brrrrr. Nous sommes dans l’Eternité, que je vois personnellement comme un grand bâtiment tout en longueur sur le côté avec des ascenseurs permettant d’accéder à toutes les époques. Les Eternels n’arrêtent pas de « corriger », car il existe plusieurs réalités et leur but est évidemment de ne pas laisser l’Humanité s’éteindre, donc ils veillent au grain, le moindre micro-évènement à un temps donné pouvant avoir de très grandes répercussions. Mais ce faisant ils effectuent des choix, selon des critères précis. Notre Harlan va se retrouver au coeur d’un truc gigantesque dont il ne faut rien révéler, tant c’est BON de voir tout s’imbriquer et prendre un sens vertigineux…
« La fin de l’Eternité » est donc un foutrement bon roman, extrêmement fluide, pas trop daté (pour un Asimov) même si il y a de quoi grinçotter des dents tout de même (« S’il y avait un point faible dans l’Eternité, il concernait les femmes » : tu m’ETONNES ! La vision des femmes d’Asimov, c’est tout de même… ENORME !), qui donne un vrai plaisir de lecture tout en maniant des concepts et des idées très intelligentes, et qui offre un épilogue absolument génial débouchant sur de vraies pistes de réflexion. Enthousiasmant !
« Pourtant cette nuit-là, tenaillé par l’angoisse, Harlan resta éveillé pendant des heures et quand, enfin, il s’endormit comme une masse, il lui arriva une chose qui ne lui était pas arrivée depuis des années. Il rêva de sa mère. »
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A comme Aujourd’hui – David Levithan
Traduit de l’anglais (USA) par Simon Baril (Every Day, 2012)
Editions Les Grandes Personnes, 2013, 371 pages
« Ma façon de lui expliquer que, malgré une expérience limitée, j’ai eu également, en quelque sorte, une vie. »
by cuneg
A comme Aujourd’hui – David Levithan
Vous vous souvenez de Code Quantum ? C’est ce qui m’a attirée dans ce délicieux roman ado : A. s’éveille chaque matin dans un corps différent, depuis toujours. Aucune vie « à lui » proprement dite, si ce n’est celle qu’il a issue de ces 5994 journées déjà vécues (au moment où on le rencontre). Il en a tiré quelques conclusions, il sait par exemple qu’à minuit pile il sera « extrait » et qu’il vaut bien mieux être endormi, l’expérience n’ayant rien de plaisant; qu’il occupera toujours un corps de son âge (seize ans) (et bébé quand il était bébé, etc. Il grandit « normalement »); qu’il garde une claire mémoire de tout ce qu’il vit et a accès en temps réel à celle de son « hôte » (en revanche il ne sait pas exactement (mais on va le découvrir) ce qu’il en est de cet hôte après son passage, le souvenir que son « occupation » laisse); bref, les règles sont clairement établies et A. est habitué à cette vie, malgré ses évidentes lacunes. Mais un jour, il rencontre Rhiannon. Et là…
Et là David Levithan a tout bon ! Il faut voir comment il maintient un suspens constant et parvient à nous parler de tellement de choses… J’ai aimé parce que j’ai été surprise, pas du tout le genre de roman où on se dit ah oui ok je vois où on va, on n’y va pas de toute façon, j’ai aimé aussi parce qu’à travers des tas de situations différentes (une chaque jour, donc), de vraies questions sont posées (et j’ai aimé qu’on n’y réponde pas, justement) sur la place du corps, la virtualité (et ses graves carences), la naissance des sentiments, la solitude, et l’Amour, oui, l’AAAAmour, bien sûr, toujours, toujours.
A un cheveu du coup de coeur (manque une toute petite pointe d’humour pour que je me pâme, mais j’ai été sérieusement accrochée tout de même.)
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Une vie après l’autre – Kate Atkinson
https://cuneipage.wordpress.com/2015/06/13/ursula-avait-un-besoin-maladif-de-solitude-mais-detestait-etre-isolee-contradiction-absolument-insurmontable/
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Les quinze premières vies d’Harry August de Claire North
https://cuneipage.wordpress.com/2015/09/24/vous-vous-interessez-au-temps/
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Le dernier jour de ma vie – Lauren Olivier
Mega bof. Un ado revit 7 fois la même journée avant d’enfin mourir. Héroïne idiote et grandiloquence par moment ça ne tient pas debout.
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Dans les replis du temps – Kate Atkinson
Isobel Fairfax est une adolescente anglaise vers les années 1960. Elle vit avec son frère, sa tante âgée, son père et la nouvelle femme de ce dernier dans la demeure familiale, mais se perd dans la réalité. Vit-elle plusieurs fois les mêmes moments ? Se partage-t-elle entre plusieurs monde parallèles ? Subit-elle les effets de « trous temporels » ?… Les réponses, car elles sont plusieurs, sont assez brumeuses et tout le monde autour d’elle semble souffrir de problèmes psychologiques, à tout le moins. Petit à petit, Isobel nous raconte son petit monde et les allers-retours dans le passé chers à Kate Atkinson nous permettent de mieux comprendre le fin mot de ces histoires.
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Charles Dickinson – Quinze minutes
Editions Joëlle Losfeld, 2006
Josh Winkler mène une vie heureuse et tranquille dans l’Illinois de nos jours. Artiste peintre, Flo son épouse pédiatre assume le train de vie de la famille, et ils adorent leur fille adolescente, Penny. Par hasard, Josh constate un jour que courir dans les contre-allées de son quartier lors d’un orage permet de voyager dans le temps. Dans son cas, il se retrouve 15 minutes en arrière, et revit son passé immédiat. A partir de là, différentes époques vont se télescoper et Josh va lentement perdre pied : Flo ne parvient pas à le croire, mais certaines autres personnes le croient peut-être un peu trop…
Ce thème des paradoxes temporaux est toujours aussi séduisant, et ce petit parfum de fantastique fait merveille dans une histoire par ailleurs solidement construite. Mais je regrette l’éparpillement dans plusieurs directions, et surtout le dénouement, très insatisfaisant.
Le tout est assez inabouti, finalement, et c’est dommage, car Charles Dickinson sait instiller une tension qu’on aurait aimé voir menée à son terme.
Traduction (USA) d’Isabelle Maillet
356 p.
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Pagel Michel – L’équilibre des paradoxes
Denoël, 2004 (pour l’édition intégrale)
Connaissez-vous le steampunk ?
« Cette appellation quelque peu barbare désigne un sous-genre de la science fiction actuelle : l’action des récits « steampunk » est généralement située au XIXème siècle, époque chère aux nostalgiques de Jules Verne et d’Herbert George Wells. Les auteurs fondateurs du genre steampunk ne cachent d’ailleurs pas leur admiration (et leur dette) envers ces deux pionniers de la S.F. Le steampunk, c’est en quelque sorte la science fiction d’hier, vue avec un regard actuel et légèrement décalé : un mélange d’uchronie, de technologie rétro et d’atmosphère victorienne. Avec le steampunk, la science fiction se conjugue au futur antérieur.
Il semble que le terme « steampunk », formé sur « steam » (vapeur), ait été inventé à la fin des années 80 ou au début des années 90, en référence au genre cyberpunk, dont il serait en quelque sorte l’équivalent victorien. »
Olivier Legrand pour Les sentiers de l’imaginaire
A la sauce Pagel, c’est d’un moelleux incomparable.
Prenez une année 1905, un journaliste plutôt à gauche, un militaire pétri d’honneur et leurs épouses (ou presque). Ajoutez un scientifique venu du futur, une princesse russe du passé, un mastodonte d’une autre planète, un cyborg, un soldat d’une autre dimension, et une jeune fille de 1969 en plein trip rebelle. Mélangez avec leurs doubles, négatifs d’une réalité numéro deux. Et faîtes-les converger vers une hégémonie allemande.
Voilà une sacrée recette pour des paradoxes temporaux de toute beauté, me direz-vous.
Hé ben non.
Pas seulement en tout cas.
Sous forme de journaux intimes, ou de récit sur cassette pour la jeune Sophie, 4 protagonistes nous racontent, jour par jour (enfin presque, disons leur quotidien, qui passe par le passé et le futur), les aventures qui les emmènent à rétablir « une » réalité.
Lost et Les pirates des Caraïbes peuvent aller se rhabiller, ici on trouve de l’île déserte pas déserte, des pirates méchants et idiots, des pays étrangers où il ne faut jamais, jamais, boire de l’eau, et des aventures palpitantes toutes en Diantre, Peste et Patafiole !
L’expression la plus utilisée de tout le roman : A tout le moins.
A tout le moins voilà un roman idéal pour débloquer vos zygomatiques, si besoin en était.
*Petit bijou*
429 p.
Prix Rosny Aîné et prix Julia Verlanger 2000.
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Et toi, tu as une liste ? 🙂
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12 octobre 2016 at 08:41
Hum oui. Il va falloir que je garde cette page en mémoire. J’ai reconnu of course Atkinson, Asimov.
Tu aurais aussi Le voyage de Simon Morley de Jack Finney chez Denoël (il y a une suite, mais moins emballante), sans doute Jesus video de Eschbach, Prisonniers du temps de Crichton, Autant en emporte le temps de Ward Moore, forcément Wells, forcément Connie Willis, je viens de relire Sans parler du chien et compte attaquer l’autre, le gros, bref tout ça lu globalement avant blog…
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12 octobre 2016 at 08:44
Oui aussi La patrouille du temps de Poul Anderson.
Le lus difficile est de mettre la main sur certains titres…
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12 octobre 2016 at 11:45
Jamais osé me lancer dans Poul Anderson. Mais c’est une bonne idée !
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12 octobre 2016 at 14:00
Je viens de retrouver chez moi une vieillerie SF de 1981 chez présence du futur, Le dernier jour de la création, de wolfgang Jeschke, avec en première page Lu 98. Et qui a l’air dans le créneau.
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12 octobre 2016 at 14:30
Et qui a l’air pas mal du tout ! : http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=1771
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13 octobre 2016 at 18:13
Oh mais oui, j’ai bien fait de garder la pépite, alors!
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11 octobre 2016 at 20:24
Bien ta critique…. J’ai un autre Wilson à lire! Comme si mon tas n’était pas assez important!
Merci
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12 octobre 2016 at 05:58
C’est un auteur qui ne m’a jamais déçue 🙂
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12 octobre 2016 at 05:59
Wilson est un de mes auteurs de SF préférés, j’aime la mélancolie qui se dégage de ses histoires et celle-ci tout particulièrement
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12 octobre 2016 at 06:11
Oui, il y a vraiment un ton particulier chez lui.
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12 octobre 2016 at 06:13
Exactement ! Son style est facilement reconnaissable, et son humanité est très touchante
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16 octobre 2016 at 15:20
Encore un Wilson que je vais noter sur tes conseils ! Mais je n’en ai pas encore lu ! 😦
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