Chanson douce – Leïla Slimani
Gallimard, collection Blanche, 2016, 227 pages
Paris, de nos jours, Myriam ne supporte plus de rester à la maison pour s’occuper de ses deux enfants. Lorsque Mila est née, pourtant, il lui a semblé impossible de quitter ce tout petit bébé, puis Adam est arrivé, et sa carrière d’avocate a été repoussée. Son mari travaille dans la musique, il n’a pas d’horaires, rentre au milieu de la nuit. C’est tout petit, chez eux, Myriam étouffe. Ils décident de prendre une nounou à domicile. C’est Louise qu’ils choisissent. La quarantaine, veuve, frêle et blonde, elle s’impose comme une évidence. Très vite, elle devient indispensable, s’occupe de tout, cuisine, range, nettoie, et les enfants l’aiment beaucoup. Idyllique ? Non, forcément, et Leïla Slimani nous l’expose avec un sens consommé du détail, scrutant le moindre recoin de ces vies qui pourraient être les nôtres. Elle saisit l’attention du lecteur dès les premières pages et ne l’autorise à la relâcher qu’après son point final, le bousculant par l’impression de proximité de ce qu’elle décrit. Tout en nuance et avec une subtile progression dramatique, on en termine glacés. Très fort !
22 septembre 2016 at 07:50
Le masque et la plume étaient enthousiastes… (et tu n’as pas raconté le début, encore plus glaçant)
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22 septembre 2016 at 07:53
Non, non, je laisse la « surprise » 🙂
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22 septembre 2016 at 19:18
J’ai acheté le livre après avoir écouté le masque et la plume et je suis enthousiasmée car le style est vraiment maîtrisée et l’analyse des sentiments d’une grande justesse !
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22 septembre 2016 at 09:56
Les autres billets ne m’avaient pas donné très envie ( j’étais même hésitante) mais là je le veux tout de suite !
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22 septembre 2016 at 10:49
Tu es gentille 😉
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22 septembre 2016 at 12:57
Ben, tu vois, c’est drôle parce que moi celui-ci j’ai failli l’abandonner en cours de route… Tellement je trouvais que le trait était forcé sur le personnage de Louise (si parfaite mais qui a accumulé tant de désillusions…) C’est le billet de laure de Micmelo qui m’a fait tenir et je reconnais que la deuxième partie et bien ficelée. Mais bon, en ce moment je rame un peu sur toutes mes lectures je dois dire.
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22 septembre 2016 at 13:03
Ah moi j’ai vraiment accroché à Louise, elle m’a fait ressentir profondément sa solitude et son déséquilibre. Je l’ai sentie immédiatement très dangereuse, avant même que l’on en sache plus.
Moi je ne rame pas, j’abandonne à tour de bras 😉
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22 septembre 2016 at 19:04
Ce titre fait partie de mes priorités de cette rentrée littéraire… tu confortes mon envie..
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22 septembre 2016 at 19:17
livre que j’ai adoré … critique à suivre si j’ai le temps ce soir !
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22 septembre 2016 at 21:30
En vitesse, je dois dire que ce sont les critiques du Masque qui m’ont donné envie, alors que d’habitude ils ne sont pas du tout prescripteurs (en ce qui me concerne, en tout cas). Là, pour une fois, je les ai sentis vraiment emballés, alors je me suis dit, pourquoi pas ? Et si toi tu as aimé, alors… 🙂
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23 septembre 2016 at 05:23
Je n’ai pas écouté cette émission du Masque, je leur en veux un petit peu depuis leur descente en flèche de Fabienne Betting, ça me passera 😉
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24 septembre 2016 at 15:30
Oh, tu sais, depuis que je m’attends à leur mauvaise foi et que je sais qu’ils sont d’abord là pour faire le show, je les écoute plus sereinement, tandis que mon mari, lui, ne peut plus les supporter !
Il arrive, rarement j’en conviens, qu’ils laissent un peu tomber la recherche de bons mots aux dépens des livres et des auteurs, et qu’on sente qu’ils ont réellement aimé. Cela ne les empêche pas d’être souvent injustes ou à côté de la plaque.
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22 septembre 2016 at 22:32
Il me fait très envie celui là, j’en frémis d’avance !
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23 septembre 2016 at 06:40
Je l’ai fini la semaine dernière et ai beaucoup aimé, même si j’aurais préféré que l’auteur ne nous donne pas l’issue de l’histoire dès le début. Quant au « Masque et la plume », ils avaient descendu tous les livres ce soir-là …
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23 septembre 2016 at 08:27
Moi j’ai bien aimé savoir dès le début, ça évite le côté roman-à-suspens, qui n’est pas le propos ici : c’est plutôt de décortiquer les raisons qui font que. Je sais bien que c’est la marque de fabrique du Masque, mais j’ai eu cette fois une réaction épidermique, je les laisse à leurs petits amusements entre amis pour le moment, sans moi ^^
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23 septembre 2016 at 14:24
Je dois le recevoir bientôt pour les Matchs de la Rentrée Littéraire Price Minister, et j’ai hâte de pouvoir le lire !
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23 septembre 2016 at 17:19
Déjà conseillé par une des mes collègues, tu enfonces le clou ! J’avais un peu peur que mon coeur de maman ne tienne pas le coup, mais je vais me lancer !
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24 septembre 2016 at 07:43
Une copine va le recevoir pour les matchs de la rentrée. Je vais lui piquer. 😀
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3 octobre 2016 at 20:29
Je te rejoins, c’était un beau moment de lecture : cette longue descente aux enfers, cette glissade lente que rien ne semble pouvoir freiner mais que tout pourrait enrayer… Je ne connais pas son premier roman ; est-il aussi réussi?
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4 octobre 2016 at 05:26
C’est son premier roman ! Traduit en français, tout au moins.
Tik Ne’edar (2011)
Publié en français sous le titre Une disparition inquiétante, traduit par Laurence Sendrowicz 2014
Efsharut shel Alimut (2013)
Publié en français sous le titre La Violence en embuscade, traduit par Laurence Sendrowicz, 2015
Haish sheratza ladaat hakol (2015)
Publié en français sous le titre Les Doutes d’Avraham, traduit par Laurence Sendrowicz, 2016
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4 octobre 2016 at 09:07
Je parlais de « Dans le jardin de l’ogre » , apparemment une sorte de réécriture de Mme Bovary, en bien plus trash ! Il ne m’attirait pas vraiment.
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4 octobre 2016 at 09:11
Oh excuse-moi Virginie, je n’ai pas fait attention, effectivement c’est moi qui n’étais pas sur le bon billet !
J’avais lu son premier roman, j’étais mitigée :
Etre belle, être prête. Se tromper, inévitablement, de priorité. »
Dans le jardin de l’ogre – Leïla Slimani
Gallimard, collection Blanche, 2014, 224 pages
Pour son premier roman, Leïla Slimani choisit de raconter l’histoire d’Adèle, trentenaire bourgeoise installée dans une vie plan-plan au possible : un job de journaliste, un mari chirurgien, un petit garçon de trois ans, Noël en Normandie chez les beaux-parents et Nouvel an chez Papa-Maman sur la côte d’Opale. Elle est belle aussi, évidemment, sous ses dehors glacés une nature explosive ne demande qu’à jaillir. Bon. « Toutes les familles heureuses se ressemblent; mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon. » nous disait déjà Léon en 1877, et le roman en propose une (énième) variation, sous couvert d’une forme de nymphomanie fiévreuse et ô combien insatisfaisante. Adèle s’épuise à coucher avec tout ce qui bouge (au mépris de toute prudence) et ne trouve que de brefs instants de soulagement dans cette quête de la haine d’elle-même. Son mari est dans une sorte de bulle tiède, un brave petit soldat qui tente de faire tout bien tout propre sans jamais ressentir vraiment quoi que ce soit. Jusqu’au jour où la vérité s’impose et qu’ils tentent, ensemble pour une fois, mais sans grande communication, de faire face. Bon. Ces 224 pages se lisent facilement et s’y tient, vaillante, une espèce de flamme qui est communicative, on voit bien qu’Adèle n’est ni dans la provocation (envers le lecteur) ni dans la recherche d’excuses. Elle est contrainte par ses pulsions, elle n’est sans doute pas tombée sur la bonne personne non plus en épousant Richard, le roman ne pose pas de diagnostic, ne donne pas de mode d’emploi ni de leçon de morale, et c’est ce que j’ai trouvé intéressant. Pour autant, le tout manque un peu de substance (paradoxalement), de nombreux personnages secondaires passent et ne prennent pas vie, on reste un peu à l’extérieur.
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5 octobre 2016 at 17:43
Merci beaucoup, j’aurais moi aussi pu fouiller ton blog avant de demander … Merci en tout cas, pour la réponse et pour ton blog !
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6 octobre 2016 at 21:15
J’hésitais un peu mais maintenant, je n’hésite plus, je fonce! Merci !
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7 octobre 2016 at 17:34
Cette lecture me tente aussi beaucoup, j’ai bien aimé son précédent roman.
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8 octobre 2016 at 05:35
Alors tu devrais encore plus aimer celui-ci 🙂
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