L’insouciance – Karine Tuil
Gallimard, 2016, 524 pages
Ils sont quatre personnages principaux aux antipodes les uns des autres : il y a le jeune soldat tout juste rentré d’Afghanistan, la journaliste-écrivain engluée dans un mariage condamné d’avance, le grand patron qui va subir un puissant lynchage médiatique et enfin le politicien autodidacte issu des cités. Romain rencontre Marion lors du séjour de décompression à Chypre après sa mission, Osman connaît Romain depuis l’enfance et François est le mari de Marion. Ils se heurtent les uns aux autres et foncent tout droit dans ce que notre époque peut produire de pire… Qui a déjà lu Karine Tuil connait sa plume rageuse et volontaire, qui trouve ici matière à en mettre plein les yeux. Pas un instant de répit, jamais de demi-mesure et aucun sujet tabou, on se glisse dans la vie et la peau de tous les personnages en passant par une myriade d’états différents et ça nous laisse groggy, un peu ko, vaguement nauséeux aussi tant ces quatre-là ont une propension à n’expérimenter le monde qu’à travers leur propre intérêt – je me disais, c’est fou tout de même, en dehors de ce qui leur arrive à eux très personnellement jamais rien ni personne n’est dans leurs pensées ou ne soulève leur émotion. Beaucoup de froideur derrière la vivacité du rythme et quelque chose qui coince le lecteur, qui l’enserre dans les problématiques évoquées et c’est fortiche ! Un roman puissant.
19 août 2016 at 18:41
Jamais lu cette autrice ! Faut-il commencer avec celui-ci ?
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19 août 2016 at 18:55
Je n’en ai lus que 4 d’elle (elle en a écrit une dizaine), mais celui-ci est très abouti, oui, tu peux commencer par celui-ci ! 🙂
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19 août 2016 at 21:35
En lisant ton billet, je me demande bien d’où vient ce titre, « L’insouciance » ! J’hésite un peu à le lire, j’ai peur que ce soit étouffant.
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20 août 2016 at 06:05
« L’insouciance », c’est le dernier mot du livre, c’est ce que nos personnages perdent définitivement dans les soubresauts qui agitent l’intrigue – cette petite part d’enfance qui nous reste. C’est, par exemple, ce qui est annihilé quand tu es une mère et qu’un officier de l’armée sonne à 3 h du matin à ta porte – pour t’annoncer la mort de ton fils. Mais le roman n’est pas étouffant, non ! Il est prenant 🙂
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19 août 2016 at 23:38
A voir, je ne connais pas encore Karine Tuil 🙂
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20 août 2016 at 10:43
J’hésitais, n’ayant pas été complètement convaincue par son précédent mais là tu donnes très envie!
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20 août 2016 at 12:39
Je passe ce livre qui a l’air trop froid.
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
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21 août 2016 at 20:01
Ton billet donne envie de découvrir ce roman, qui m’a l’air assez réaliste sur la société contemporaine…
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21 août 2016 at 20:19
Impossible de passer à côté !
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22 août 2016 at 12:03
Je ne connais pas l’auteur, mais je note !
Chez Gallimard j’ai surtout repéré le nouveau Tonino Benacquista…
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22 août 2016 at 23:51
Il va être difficile de faire l’impasse sur ce roman !
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23 août 2016 at 17:53
Je suis très tentée ! J’ai en général plutôt apprécié mes lectures de cette auteur.
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