Le mystère Henri Pick – David Foenkinos
Gallimard, collection Blanche, 2016, 288 pages
C’est la première fois que je termine un roman de David Foekinos, et avec plaisir encore. Il faut dire qu’il a troussé ici le parfait piège pour lecteur, celui dans lequel on saute à pieds joints en en redemandant : un roman qui parle de romans, d’édition, de bibliothèques, d’écrivains, de critiques littéraires et de lecteurs, voire même un tout petit peu de librairies. Tout est réuni pour qu’on se sente chez soi, et on ne sourcille même pas au côté très romanesque des péripéties parce qu’elles ondulent sous le vent du Finistère et que la malice est imprégnée d’une grande bienveillance qui fait tout passer. Empli de références (toutes expliquées), de phrases espiègles et d’un suspens bien mené, le roman nous promène sur les traces d’un auteur mystérieux. Le seul petit point noir, à la limite, c’est l’ancrage dans une période très contemporaine : dans quelques années, bien des personnages croisés ne diront plus rien à personne.
« Tu ne dis rien.
– … confirma Joséphine. »
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« Je pourrais être un psychopathe. Après tout, j’ai été critique littéraire pendant quelques années. »
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« D’une manière générale, Rouche appréciait peu la littérature américaine. A part Philip Roth, le seul qui trouvait grâce à ses yeux. A l’époque de sa chronique hebdomadaire, il avait dézingué Bret Easton Ellis, le jugeant comme « l’écrivain le plus surfait du siècle ». Quelle idiotie, se reprenait-il maintenant, d’écrire de telles inepties, de faire le malin avec des phrases grandiloquentes et définitives. Il ne reniait pas son opinion, mais la façon dont il l’avait exprimée. Il lui arrivait d’avoir envie de réécrire ses articles. C’était donc ça, Rouche, un homme très en retard sur la meilleure version de lui-même. »
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« Frédéric se sentait gêné d’encombrer le moment par ce roman assez médiocre finalement. Progressivement, il commençait à s’en détacher, à y déceler les failles et cette façon d’avoir voulu trop bien faire. Comme si chaque phrase était condamnée à être une preuve immédiate que l’on est formidable. Le premier roman est toujours celui d’un bon élève. Seuls les génies sont d’emblée des cancres. Mais il faut sûrement du temps pour comprendre les respirations d’un récit, ce qui se trame à l’abri de la démonstration. »
17 avril 2016 at 16:16
Je n’ai pas encore lu de livres de David Foenkinos, là tout le monde en dit du bien . Je vais devoir me laisser tenter avant d’être le dernier…
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17 avril 2016 at 18:14
Je n’arrive pas à prendre cet auteur au sérieux… j’avais tenté mais abandonné « le potentiel érotique de ma femme » et depuis je suis hermétique à D .F. Son omniprésence dans les médias n’arrange pas les choses:)
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17 avril 2016 at 19:50
Rien ni personne ne t’oblige à le lire, Cath 🙂
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17 avril 2016 at 19:48
Je viens de le terminer à l’instant. Je le jure ! Et ce roman me réconcilie avec Chouchou. 😉
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17 avril 2016 at 19:51
Ce roman est très sympa, je confirme 🙂
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17 avril 2016 at 20:46
J’ai lu « Les Souvenirs », ça m’a bien plu !
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18 avril 2016 at 06:28
Je n’ai jamais pu terminer un roman de DF, ça ne parvenait jamais à m’intéresser. Mais là, si 🙂
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17 avril 2016 at 21:30
Ahh ! c’est horrible, je m’étais promis que Foenkinos, jamais plus, mais là, vu le sujet, vu ton avis, je ne sais pas si je vais pouvoir résister longtemps, d’autant plus qu’on va le voir partout, ce bouquin ! Oh que la vie de lecteur est difficile parfois !
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18 avril 2016 at 06:30
Bah, oublie l’auteur, ne pense qu’au roman 🙂
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18 avril 2016 at 06:59
Je ne me précipite plus vers les romans de Foenkinos. Le sujet, ici, nous concerne peut-être davantage. Mais comme tu parles du « côté très romanesques des pèripéties »…c’est un peu ce que je lui reproche.
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18 avril 2016 at 07:04
Ah oui, clairement, c’est très romanesque – et même, on sent que ça VEUT l’être. Mais ici ça m’a évoqué « Le treizième conte », un roman que j’avais beaucoup aimé.
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18 avril 2016 at 07:37
Ce roman me tente beaucoup.
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18 avril 2016 at 09:25
On verra, déjà le temps qu’il soit à la bibli… Mais j’ai envie, vraiment!
Coincidence: mon voisin de concert l’avait en poche hier …Moi j’avais un brave vieux belge épatant dans mon sac. Je ne lis pas pendant les concerts, mais aux temps morts.^_^
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18 avril 2016 at 12:14
Moi j’aime bien Foenkinos, même si je ne suis pas emballée par chacun de ses romans loin de là. Mais pour celui là j’ai craqué, il m’a suffi de lire la quatrième de couverture… 😉
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18 avril 2016 at 20:08
Je n’ai encore rien lu de cet auteur… mais il ne m’attire pas particulièrement… ( même si le monde des livres me tentent beaucoup)…
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19 avril 2016 at 07:10
Celui-là commence à me faire de l’oeil 😀
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19 avril 2016 at 08:39
Je n’ai lu qu’un livre de cet auteur sans grand enthousiasme mais là, tu vu le sujet et vu ce que tu en dis, comment résister ?
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19 avril 2016 at 10:02
Je n’ai encore jamais lu cet auteur, à cause de tout plein d’a priori. Mais tu sembles ravie par cette lecture et comme il ne faut jamais dire jamais…
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24 avril 2016 at 13:55
Si toi aussi tu t’y mets… je pense l’essayer en bibli (prudente quand même) ! 😉
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