La Vie selon Florence Gordon – Brian Morton
Plon, collection Feux croisés, 2015, 320 pages
Traduit par Michèle Hechter
« Un jour, Emily tomba sur un essai que Florence avait écrit à la fin des années 70 sur Le Carnet d’or de Doris Lessing. Elle en faisait un des plus grands romans jamais écrits. Emily le lut rapidement et ne trouva pas ce que Florence y avait trouvé. C’était selon elle un de ces romans qui ne survivent pas à leur époque. Emily lui dit qu’elle ne l’avait pas trop aimé.
– Relis-le, dit Florence.
Ce fut la fin de la conversation. »
Florence Gordon, à 75 ans, est toujours la même. Figure importante de la vie intellectuelle new-yorkaise, féministe engagée, elle a bien d’autres choses à faire que de s’occuper de ses proches et ne cède jamais aux convenances, si elles dérangent ses projets. Occupée à rédiger ses mémoires, elle se sent moyennement en forme physiquement, et l’emménagement – même provisoire – de son fils et sa famille à New-York n’est pas pour lui plaire… Un roman très réussi dans le sens où le personnage principal, cette étonnante Florence Gordon, suscite diverses réactions chez le lecteur : elle témoigne tout du long d’un égocentrisme plutôt repoussant, alors que dans le même temps sa capacité à faire passer l’intellect avant toute chose arrache l’admiration; elle est parfois (souvent) franchement odieuse, et c’est ce côté revêche et ce qu’il comporte d’honneur (à ne pas se plaindre, ni se confier par exemple) qui vient nous attendrir. On apprécie sa bande de copines (mémorable moment des couches jetables) et on est choqué par son attitude envers sa si chouette petite-fille. On oscille comme ça entre divers sentiments, comédie de moeurs très américaine ou introspection intimiste des relations familiales ou portrait sans fard d’une femme convaincue de la nécessité de se battre, et sans avoir le temps de trancher c’est fini : trop court, on en voulait encore.
En librairie le 27 août, lu grâce à NetGalley.
18 août 2015 at 07:24
Des avis contrastés sir ce roman…Mais ce que tu en dis est tentateur, bien sûr ! 🙂
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 07:28
En lecture « à chaud », on reste un peu sur sa faim, le style semble assez neutre et on ne comprend pas vraiment pourquoi on s’attarde sur quelques personnages annexes mais avec un tout petit peu de recul (comme de rédiger son avis 4 jours après l’avoir lu^^) on se rend compte que tout est resté marqué dans la mémoire, et qu’on y retournerait volontiers 🙂
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 08:16
Dans la vie , je n’aime pas beaucoup ce genre de femmes , alors je n’ai pas trop envie de les retrouver en littérature.
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 08:40
C’est un choix 🙂
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 08:53
C’est attirant ce personnage pas très aimable, je note (tu fais des billets avant parution ?)
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 08:59
Je fais des billets après lecture, je ne m’occupe pas du reste 🙂
J'aimeJ'aime
18 août 2015 at 09:02
Lu aussi par le même biais que toi (ils sont en vacances en ce moment, plus de mouvement sur le site ?) et mon billet est presque prêt, je reviendrai te lire plus tard !
J'aimeAimé par 1 personne
18 août 2015 at 09:04
Je suis plongée dedans et j’aime beaucoup le personnage de Florence, sans concessions qui reste une militante avant d’être une mère ou une grand-mère. C’est un roman confortable où l’on se sent bien et on aimerait rester un peu plus longtemps.
J'aimeAimé par 1 personne
18 août 2015 at 11:36
Ca c’est un repérage de pré-rentrée (quoique… ça démarre aujourd’hui, je crois), un repérage, donc, qui m’attire bien ! Merci…
J'aimeAimé par 1 personne
18 août 2015 at 18:31
Moi aussi ça me tente bien. Et ça me fascine ce genre de personnalité (plutôt de loin, mais quand même). Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir en faire autant, parfois ! 🙂
J'aimeAimé par 1 personne